Sommes nous (vraiment) des être conscients ?

Notre perception du monde

Quelle est notre perception du monde ? Gagner en conscience sur cette simple question peut changer notre regard sur nous-même, sur les autres, et sur la vie.

Au quotidien, nos cinq sens nous donnent une perception de notre environnement. Il nous transmettent des signaux que notre inconscient décode pour les transformer en une réalité qui nous paraît objective. C’est le même processus qui est en œuvre par exemple au cinéma, où l’image et le son sont décodés pour nous plonger là aussi dans une “réalité” (puisque nous parvenons à être absorbés par le film jusqu’à ressentir les émotions). Gagner en conscience c’est donc déjà intégrer :

– que je ne capte qu’une partie des signaux, étant ici limité de deux manières:

  • Par le fait que je ne dispose que de mes cinq sens pour capter ces signaux

  • Chaque sens ne percevant qu’une partie de la gamme (seule une infime partie du spectre des sons et de la lumière nous est perceptible)

– que mon inconscient décode ces signaux tout en étant lui-même conditionné par tout mon vécu, la somme de mes expériences qui m’a “formaté”.

Le monde tel que je le perçois autour de moi n’est donc pas LA réalité, mais, comme le film au cinéma, la résultante des signaux que je peux capter et que je décode. Il s’agit plutôt d’une illusion de réalité, dans laquelle nous sommes facilement piégés, tant elle est pour nous tangible, concrète. N’abandonnons pas cependant l’idée que le monde dans lequel nous sommes est bien réel, mais c’est la perception que nous en avons qui est extrêmement limitée, partielle.
Vivre dans l’illusion du monde c’est donc demeurer dans le piège de cette illusion et oublier que la réalité ne se limite pas à ce que je perçois. Toutes les ondes qui se multiplient autour de nous, radio, tv, wifi … nous ne les percevons pas directement, et pourtant elle sont bien réelles dans notre environnement.
Il est intéressant ici de remarquer que la science elle-même pose un autre regard sur le “réel”. Max Planck, père de la physique quantique, déclarait en 1944 dans son fameux discours à Florence : “La matière comme telle n’existe pas ! Toute matière n’existe qu’en vertu d’une force qui fait vibrer les particules et maintient ce minuscule système solaire de l’atome.” A l’échelle de l’infiniment petit, la réalité ne s’exprime qu’au travers d’ondes et de particules, ce qui vient totalement bousculer le déterminisme de la physique classique. En effet, la matière se décrit ici sous ce double aspect simultané d’onde et de particule : une onde porteuse d’information sur la probabilité de présence de la particule à tel endroit de l’espace… Autre point remarquable: la matière est faite à plus de 99.9% … de vide! Examinons l’atome : la distance séparant le noyau des électrons qui gravitent autour de lui est telle que si on la supprimait, pour ne garder que le “solide”, notre planète toute entière ne prendrait pas plus de place qu’un demi terrain de football. De même, si le noyau d’un atome avait la taille d’une orange, ses électrons graviteraient à cinq kilomètres de lui. Entre les deux : du vide !

Peu à peu se dessine une représentation du monde dans laquelle ce vide est en fait un océan d’énergie et d’information, desquels émerge la matière telle que nous la percevons:
– Rien n’est plus important que cela: ce que l’on considère comme de l’espace vide n’est pas vide. C’est le siège de la physique la plus violente. John Archibald Weeler (l’inventeur en 1968 du terme ”trou noir”)
– Les objets physiques ne sont pas dans l’espace, plutôt ces objets sont une extension de l’espace. De ce point de vue là, le concept d’espace vide perd son sens. Albert Einstein
– L’espace (le vide) n’est pas vide. Il est plein. L’univers n’est pas séparé de cette mer cosmique d’énergie. David Bohm

Nous baignons dans cet océan et interagissons avec lui par le flux de nos pensées, par notre esprit, notre conscience. Comment ne pas être interpellé par ce nouveau paradigme: ce monde subtil, fait d’information, prévaut sur la matière, sur notre “réel”, et nos pensées ont ainsi le pouvoir de participer à la création de notre réalité.

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